CLAUDE MAY
Vrai nom
: Rolande Marie Renée Boeuf.
Née au Raincy (Seine-Saint-Denis)
le 18 juillet 1913.
Décédée à
Saint-Jeannet (Alpes-Maritimes) le 3 juillet 2009.
Contrairement à ce qu'affirment
certaines biographies, Claude May n'est pas née dans la cité phocéenne ni dans
le nord de la France, mais bien dans la proche banlieue de la capitale.
A 19 ans, auréolée du titre
de Miss Palm Beach, elle fréquente les plateaux de cinéma et réussit à obtenir
du réalisateur Karl Anton un petit rôle pour les besoins de Simone est comme
ça, une gentille comédie populaire sans prétention à l'aurore d'un sonore encore
balbutiant.
Elle enchaîne outre-Rhin avec
la UFA, Un jour viendra, une histoire récréative de même format avec
Kate de Nagy, l'Allemande d'origine hongroise, et le Français Jean-Pierre
Aumont, coproduction oblige !
Au fil des rôles, elle
affermit peu à peu sa personnalité, sans toutefois réussir à la fixer de façon
définitive, sa carrière épousant une
ondulation plutôt erratique.
En 1935, elle tourne six
films dont La Bandera de Julien Duvivier, l'un des trésors de nos
cinémathèques fort heureusement rediffusé de temps à autre par nos bonnes
chaînes câblées. Sa présence y est encore modeste auprès du couple phare Gabin
/ Annabella.
L'année suivante, toujours
en Allemagne, Jean Grémillon, metteur en scène incompris voire mal aimé, la
dirige dans Les pattes de mouche, une comédie dramatique adaptée de la
pièce de Victorien Sardou, où cette fois elle assume le second rôle féminin
auprès de Renée Saint-Cyr.
Avec Le tigre du Bengale,
tourné en deux parties par Richard Eichberg, elle incarne la sœur du héros
succombant à des amours interdites.
Enfin, auprès de Fernandel,
elle craque de vivacité et de fraîcheur dans Ignace, l'opérette filmée
de Jean Manse, dans laquelle, à son tour, elle est la victime d'amours
contrariées complotées avec jubilation par sa mère, la colonelle revêche campée
sans grand effort par Alice Tissot. Fernandel
lui porte chance, elle le retrouve dans Barnabé, autre imbroglio
sentimental, avant de rejoindre Rellys en Narcisse, rôle primitivement
dévolu, mais décliné par l'ami Fernand.
Au début de la guerre, en
août 1940, elle se marie au Lavandou, sur la côte varoise, et se tient éloignée
des studios.
Dès la Libération, Robert
Péguy la dirige en capitaine d'une troupe de girls pour son Master Love, film
d'une pauvreté extrême qu'il vaut mieux oublier… ce qui peut se faire aisément.
Puis, vient Atoll K, une
incursion française assez décevante de Laurel et Hardy, par ailleurs leur
dernier film; et enfin, Son dernier Noël, sans doute son rôle le plus
marquant, son plus gros succès, avec lequel elle prouve qu'elle peut tout aussi
bien briller dans le drame que dans la fantaisie. Auprès de Tino Rossi, elle incarne la maman et
apporte sa douce présence à la petite Marie-France atteinte de leucémie.
Enfin, le 30 décembre 1955,
les sunlights des plateaux espagnols s'éteignent sur ce qui marque sa dernière composition
pour le 7ème art : Don Juan, où pour la troisième fois, elle accompagne
Fernandel dans d'improbables aventures, ici ibériques et parfaitement kitsch, dans
lesquelles sa prestation retient peu l'attention.
Quel dommage, Claude méritait
meilleure sortie…
Voisine de son amie Renée
Saint-Cyr, elle séjourna longtemps à Neuilly-sur-Seine avant de se fixer
définitivement près de Cannes dans son magnifique appartement entouré de
mimosas et offrant une vue superbe sur la Méditerranée… ce qui l'aida
probablement à refermer sans trop de vague à l'âme le tiroir de ses lointains
souvenirs artistiques.
FILMOGRAPHIE
1932 Simone est comme ça, de Karl Anton, avec Meg
Lemonnier.
Le martyre de l'obèse, de Pierre Chenal, avec
André Berley.
1933
Un jour viendra, de Gerhard Lamprecht et Serge Veber, avec Jean-Pierre Aumont.
Plein
aux as, de Jacques Houssin, avec Félicien Tramel.
Quelqu'un
a tué, de Jack Forrester, avec Marcelle Géniat.
1934
L'oncle de Pékin, de Jacques Darmont, avec Armand Bernard.
Odette
/ Déchéance, de Jacques Houssin et Giorgio Zambon, avec Samson Fainsilber.
1935 La bandera, de Julien Duvivier, avec Jean
Gabin.
Et
moi, j' te dis qu'elle t'a fait de l'œil, de Jack Forrester, avec Alice Tissot.
Les
mystères de Paris, de Félix Gandera, avec Constant Rémy.
Une
nuit de noces, de Georges Monca et Maurice Kéroul, avec Florelle.
Quelle
drôle de gosse ! / Une sacrée gosse, de Léo Joannon, avec Danielle Darrieux.
Vogue
mon cœur, de Jacques Daroy, avec René Lefèvre.
Ernest
a le filon, moyen métrage de Andrew F. Brunelle, avec Robert Darthez.
1936
La guerre des gosses, de Jacques Daroy et Eugène Deslaw, avec Jean Murat.
Les
pattes de mouche, de Jean Grémillon, avec Renée Saint-Cyr.
Prends
la route, de Jean Boyer et Louis Chavance, avec Colette Darfeuil.
Toi
c'est moi, de René Guissart, avec Pierre Larquey.
1937 Ignace, de Pierre Colombier, avec Fernandel.
Scandale
aux galeries, de René Sti, avec Josseline Gaël.
Le
tigre du Bengale, film en deux parties de Richard Eichberg, avec Alice Field.
1938
Barnabé, de Alexandre Esway, avec Fernandel.
Prince
de mon cœur, de Jacques Daniel-Norman, avec Colette Darfeuil.
1939
Narcisse, de Ayres d' Aguiar, avec Rellys.
1940 Le roi des galéjeurs, de Fernand Rivers, avec
Raymond Aimos.
1945
Master Love, de Robert Péguy, avec Eddy Edmond.
1950 Atoll K, de Léo Joannon, avec Laurel et
Hardy.
1952
Son dernier Noël, de Jacques Daniel-Norman, avec Tino Rossi.
Le
témoin de minuit, de Dimitri Kirsanoff, avec Henri Guisol.
1955
Les aventures de Gil Blas de Santillane, de René Jolivet, avec Georges Marchal.
Don Juan, de John Berry, avec Fernandel.
© Yvan Foucart – Dictionnaire des
comédiens français disparus (24.07.2009)